Au musée des Arts décos, cette exposition rappelle que nos poils ont toujours été politique

Le Musée des Arts Décoratifs, situé à Paris, accueille en ce moment une exposition sur les poils. Cette exposition s’intitule « Poils : Aux Frontières du Corps ». Elle rappelle notamment que nos poils ont toujours été politiques, en passant par les différents mouvements féministes et les normes de beauté imposées par la société.

Des poils, mais pas trop

Depuis des siècles, la pilosité est soumise à des normes de beauté et d’hygiène. Les poils sont souvent perçus comme sales, peu esthétiques, voire même dégoûtants. Les femmes sont particulièrement touchées par ce diktat : il est admis que les aisselles et les jambes doivent être épilées, et que le maillot doit être intégralement rasé. Pourtant, ces injonctions ne sont pas immuables : dans les années 1970, par exemple, certaines femmes ont choisi de ne plus s’épiler, en signe de libération.

Cette exposition revient également sur les mouvements féministes, qui ont régulièrement utilisé les poils pour bousculer les normes établies. Les années 1990 ont notamment vu naître le mouvement de la « guérilla des poils », qui consistait à arborer fièrement ses poils en public, pour lutter contre la pression de la société. Plus récemment, la chanteuse Miley Cyrus a choisi de teindre ses aisselles en rose, suscitant de nombreux débats sur les réseaux sociaux.

Le choix de se raser ou non est donc bel et bien politique, et reflète la place qu’occupent les femmes dans notre société.

Des poils masculins qui ont la cote

Si les femmes sont souvent invitées à se raser, les hommes ne sont pas en reste : bien que les normes soient moins strictes pour eux, il n’est pas rare de voir des publicités pour des rasoirs leur proposer de se débarrasser de leurs poils. Pourtant, là encore, il existe des modèles alternatifs : la mode de la barbe, par exemple, a permis aux poils masculins de revenir en force ces dernières années.

Cette « tendance » montre que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la pilosité masculine est également soumise à des normes de beauté. Les poils peuvent être perçus comme un signe de virilité, mais ils doivent être taillés avec soin, pour éviter l’effet « négligé ».

L’exposition « Poils : Aux Frontières du Corps » rappelle ainsi que les poils, qu’ils soient masculins ou féminins, ont toujours été soumis à des injonctions sociales précises, qui reflètent les normes de chacune de nos époques.

Les poils, une question de santé ?

Au-delà des questions esthétiques et politiques, les poils ont également une fonction biologique. Ils protègent la peau des agressions extérieures (soleil, frottements…) et participent à la régulation de la température corporelle. Certaines personnes souffrent même de pathologies liées à l’absence de poils, comme l’alopécie.

Malgré tout, il est parfois difficile de concilier normes sociales et santé. Les femmes qui ne se rasent pas peuvent ainsi subir des moqueries ou des remarques désobligeantes, tandis que les hommes qui choisissent de laisser pousser leur barbe sont encore parfois stigmatisés dans certains milieux professionnels. L’exposition « Poils : Aux Frontières du Corps » invite donc à réfléchir sur ces questions complexes, et à envisager une vision plus inclusive du corps et de ses poils.

Conclusion : une exposition nécessaire

L’exposition « Poils : Aux Frontières du Corps » est ainsi une invitation à repenser notre rapport au corps, et à s’interroger sur les normes qui l’encadrent. Les poils ne sont pas qu’une question d’esthétique : ils sont également un enjeu politique, social et sanitaire. En abordant ces différents aspects, l’exposition nous invite à sortir des schémas préétablis, et à envisager le corps dans toute sa complexité.

Cette exposition est donc plus que jamais nécessaire, pour sensibiliser le public à ces questions, et pour encourager une plus grande tolérance envers nos différences. Car après tout, pourquoi se conformer à des normes strictes, alors que nos poils peuvent aussi être source de fierté et d’affirmation de soi ?